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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 08:57

J'aurais très bien pu nommer mon article "La vie, c'est comme une boîte de chocolat ... ter !" mais j'ai tellement peur qu'il y ait un quater, quiquies, sexies et que cela fasse trop pompeux !
Vous l'aurez compris, le sort s'acharne, l'année 2010 est loin d'avoir dévoilé tous ses secrets et nous ne sommes qu'en janvier !


Jeudi :
Jeudi matin, Ninine, sa titine et sa gamelle arrivent à l'école à la bourre pour leur stage d'observation  !
Il est 8h25 quand je me gare et je cours pour atteindre la salle des professeurs avant la sonnerie. Mon beau-frère m'interpelle de la main (il était au téléphone) et me dit d'attendre.
Il raccroche et m'annonce avec un grand sourire :
- "Aujourd'hui, tu remplaces C. toute seule comme une grande, ses enfants sont malades et elle n'est pas là !".

Ma première réaction ? Rire comme une idiote et lui dire :
- "Arrête tes bêtises, tu n'es pas sérieux ???
- Tu ferais mieux d'arrêter de rigoler, ça vient de sonner, ils sont en rang par deux et t'attendent dans la cour !
- Non, arrête de me faire marcher !
- Je suis super sérieux ! Ce n'est pas très très légal mais ils n'ont personne à l'inspection pour remplacer C. alors j'ai pensé à toi. Ce sera très formateur !
- Ok, feu !

Le temps d'aller faire pipi, de vomir, non, je rigole, je me retrouve avec 50 yeux braqués sur moi et 25 bouches qui me demandent en même temps : "Elle est où notre maîtresse ?"

Petites précisions :
1- A part mon rire idiot pour évacuer le stress, je n'ai même pas tremblé !
2- C. est l'instit chez qui j'avais fait mes deux premiers jours d'observation et celle qui est qualifiée de professeur des écoles modèle !
3- C. a un niveau double, c'est-à-dire qu'elle gère des CE1 (15 élèves) ET des CE2 (10 élèves)

ecole-elementaire
Je respire un grand coup et je leur explique que je serai leur maîtresse pour la journée.
"On peut t'appeler maîtresse ? Oui !"
C., en temps que maîtresse modèle, avait tout prévu : elle avait son cahier journal préparé, ses photocopies faites et surtout son numéro de téléphone en évidence pour son "éventuel" remplaçant.
Inutile de dire que je l'ai dérangée 3 fois !

Dans l'ensemble, tout s'est super bien passé ! Ils ont joué le jeu (je leur avais demandé d'inscrire leur prénom sur un papier et de le laisser sur le bord de leur bureau), nous avons fait le programme prévu de la journée :
- dictée : mon beau-frère est entré  dans la classe à l'instant même où je dictais la phrase (tenez-vous bien !) "nous aimons bien quand la chatte reste avec le canard" ! On s'est regardé tous les deux et on a explosé de rire ! Je me cachais derrière ma dictée préparée par C. devant des élèves incrédules !
- mathématiques
- EPS : une séance endiablée de handball et de ballon prisonnier
- lecture, écriture
Le plus dur a été la leçon de mathématiques des CE1 car je devais leur expliquer la commutativité de la multiplication qu'ils n'avaient jamais abordé avec leur maîtresse.
J'ai sorti les rames et nous avons trouvé ensemble le résultat du problème mais ce n'était pas évident !
Ah non, il y avait plus dur encore : gérer deux groupes de niveau différent et d'activités différentes ! Quand je me consacrais aux uns, les autres devaient terminer les exercices donnés ou s'occuper en temps libre.
Mais quand vous dites à une dizaine de gamins de s'occuper silencieusement, cela devient vite une occupation très ... bruyante !
J'ai sorti ma grosse voix ("ça suffit le bruit"), puni parfois ("toi, dehors, va compter 5 minutes !"), réconforté souvent (un petit s'est cogné la tête par terre pendant le handball !)...
Bref, à la fin de la journée, tout le monde m'appelait maîtresse, j'ai eu 6 dessins de gamins et 20 sur 25 qui m'ont posé la question : "Dis, tu reviens demain, on veut que ce soit toi qui nous fasse la classe !".
16h30, la cloche sonne, je termine mon jeu de maths (en total improvisation, je leur ai fais calculer des additions et des soustractions : les moins rapides et ceux qui donnaient des réponses fausses étaient éliminés :), je les fais mettre en rang par deux et je les confie à leurs parents !
Mission accomplie !

sortie-classe.jpg
Je range la classe, mets un petit mot pour le remplaçant du lendemain, pars de l'école à 17h00, allume mon portable et ai un mauvais pressentiment !
Je n'avais pas eu de nouvelles de la société Machin depuis mardi, jour de l'entretien et j'étais sure d'en avoir un. Parfois, cela ne s'explique pas, on sent les choses !
Et mon instinct ne s'est pas trompé !
Vous avez 1 nouveau message. Aujourd'hui, à 15h30. "Bonjour Ninine, Madame Trucmuche de la société Machin. Je vous appelle pour vous dire que vous avez obtenu le poste de Superviseur Logistique. J'aimerais que vous commenciez lundi prochain ! Je sais que vous êtes au Pôle Emploi et je voudrais en profiter pour obtenir des aides. Rappelez-moi au 06...!"

Ma première réaction ? Ne pas rire du tout et appeler D. :
- "Je suis prise !
- A ta voix, tu as l'air vraiment heureux !
- Et encore , je cache ma joie, si tu me voyais, je suis en train de danser dans la voiture !"
Je n'étais ni heureuse, ni ne dansais ! C'était une catastrophe nationale nininesque !

Je vous épargne les détails de la soirée de jeudi soir, complètement pathétique entre larmes, mouchoirs et interrogations.
Madame Trucmuche m'a expliqué au téléphone qu'elle était honnête avec moi et voulait profiter au maximum que je sois chômeuse pour obtenir des aides.
"Vous commencez donc lundi !" ...
Elle est mignonne, je commence lundi mais à quelles conditions ? Ben en fait, pas top top les conditions :
- 1 stage d'une semaine avec indemnités du pôle emploi
- 1 stage de 3 mois toujours payée par pôle emploi
- 1 CDI au bout de 3 mois SI je fais l'affaire mais à un salaire beaucoup moindre que celui que j'avais demandé !
Elle m'a dit qu'elle rencontrait le Pôle Emploi le lendemain et me tiendrais plus au courant des modalités.
J'ai raccroché et ai eu besoin d'une boîte de mouchoirs entière pour noyer mon chagrin !

Comprenez-moi ! Un boulot comme celui-ci ne peut pas se refuser MAIS c'est remettre en cause :
- mon concours pour lequel j'ai investi mes dernières économies
- mon changement de vie professionnelle
- ma vie tout court ! Si je reprends un job pareil, je me replonge dans le monde du travail que j'ai fui pendant une année et je m'en portais très bien !

Fin de la journée ! Je m'endors à 21h15, me réveille toutes les heures et réfléchis !

galets-decision.jpg
Vendredi
Inutile de préciser que je me suis levée avec les yeux gonflés et les cernes aussi violettes que les plus belles des violettes !
J'avais les pensées encore embrouillées et je ne savais pas quoi faire !
La veille, ma journée s'était super bien passée et semait encore plus le doute dans ma tête !

Je vais vous la faire courte !
Midi : pas de nouvelles de Madame Trucmuche sur les modalités de mon embauche et tout le monde me dit de refuser !
J'ai entendu (dans le désordre) :
- C'est inadmissible de ne pas t'embaucher de suite et de t'exploiter pendant 3 mois par l'intermédiaire du Pôle Emploi !
- Ce n'est pas dans ton caractère de donner des ordres et de réprimander les gens !
- Ils t'offrent presque 10 000 bruts de moins que ce qui était écrit dans l'annonce !
- Envoie-les bouler, va au bout de ton concours !
...
Bref, j'en passe des pires et des meilleures !
A 13h30, j'étais décidée : j'allais refuser le poste !!!

galets-decision.jpg
15h00, l'heure de la récréation : j'ai un message !
Vous avez un nouveau message. Aujourd'hui, à 14h02. "Bonjour Ninine, Madame Trucmuche. Petit changement de programme, vous passez la journée de lundi sur un autre site. A lundi !"
Et toujours pas de nouvelles des modalités d'embauche ! Non mais de qui se moque-t-on ?!
C'est sûr, je refuse !

16h30, la cloche sonne, je prends mon courage à deux mains et appelle. Répondeur !
J'appelle la boîte et une personne me dit que Madame Trucmuche est en réunion et pas joignable. Je demande à parler avec sa secrétaire. On me la passe et lui dis que j'ai une autre proposition d'embauche et que je souhaite connaître les modalités de la leur avant de prendre ma décision.
Elle me débite à nouveau son laïus et me dis : RDV à 9h00 sur le site avec le Pôle Emploi pour voir les modalités et signer les contrats !

Mais ce n'est pas possible, c'est un piège !
Je ne vais pas me pointer là-bas et signer un contrat avec lequel je ne suis pas d'accord !
Ce n'est pas parce que je suis au chômage que je dois accepter tout et n'importe quoi !
J'insiste sur le fait que je suis très indécise et que le salaire et les conditions ne me conviennent pas ! Elle me dit que la DRH ne pourra pas me rappeler ce soir et qu'elle m'attend lundi matin. Je lui répète que je ne veux pas venir lundi matin et faire prendre son temps à tout le monde si je ne connais pas la situation exacte.

Je vous le donne dans le mil ! 3 minutes plus tard, mon téléphone sonne et la situation s'inverse !
La DRH me donne les modalités et modifie un point crucial : si je ne suis pas satisfaite des conditions que proposent le Pôle Emploi, elle m'embauche en CDI sur le champ ! Elle me rappelle que Machin est un très grande boîte (n° 2 mondial) et que je bénéficierai de tickets restaurant, d'indemnités de transport entre les deux sites, d'une mutuelle, d'une prime de vacances de 350 € nets /an et qu'elle est prête à me verser une indemnité d'embauche équivalente, après calculs, à 1300 € nets !

Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Je lui ai donc dit : "D'accord, rdv donc à 9h00 lundi pour voir sachant que je prendrai ma décision dès la fin de l'entretien !"
Elle a eu l'air soulagée, j'étais encore plus perdue !

Comprenez-moi bien : j'ai l'opportunité de retourner travailler presque 1 an jour pour jour après mon chômage pour un salaire plus que décent dans une boîte qui m'offre des compensations que je n'ai jamais obtenu pour un poste que je n'ai jamais occupé !

4 coups de fils plus tard  (D., mes parents, ma copine et mon beau-frère), ma décision est prise : j'accepte le job !!!

galets-decision.jpg
Reste une question cruciale que me taraude l'esprit : vais-je continuer à étudier comme une malade le soir après le travail et le week-end pour présenter mon concours en avril ?
Voilà où j'en suis :
- si le poste me plaît, je mets entre parenthèses mon concours, j'ai un Master et je pourrais toujours le repasser si l'envie s'en fait sentir !
- si le poste ne me plaît pas, j'arrête au bout d'une semaine et je plonge à fond dans le concours !
- si le poste me plaît moyen, j'enchaîne sur les 3 mois et continue à bosser mon concours pour le présenter en avril ...

Comme je vous le disais, 2010 vient de commencer et je me suis déjà retrouvée face à des dilemmes pas faciles à résoudre !
Attendons lundi ... le week-end porte conseil !

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